Je ne sais plus quoi faire avec mon enfant. Il ne mange pas. Il se réveille toutes les nuits. Il fait pipi au lit. Il ne veut pas que je le quitte. Il fait des colères. Il manque de confiance en lui… J’ai tout essayé et je me sens démuni. Comment puis-je l’aider ? Et si vous essayiez la kinésiologie ?
Entretien avec Patricia Roselier, kinésiologue
En quoi la kinésiologie peut-elle aider nos enfants ?
Patricia Roselier : Un enfant ne décide pas consciemment et volontairement d’être agressif, dispersé ou troublé. S’il ne va pas bien, c’est que quelque chose le dérange. La kinésiologie a pour but de trouver la cause de son mal-être en identifiant et en corrigeant l’origine émotionnelle de ses troubles physiques ou psychologiques.
Un stress émotionnel vécu dans nos premières années de vie peut s’échapper de notre mémoire mais rester ancré dans notre psychisme ou notre corps, et perturber notre fonctionnement. La kinésiologie permet de le « débusquer » et de l’éliminer pour retrouver un fonctionnement harmonieux.
Quels sont ces stress émotionnels ?
Patricia Roselier : Ces problèmes de comportement ou d’apprentissage sont la conséquence de troubles de connexion entre les différentes parties du cerveau : cerveau gauche / cerveau droit, cerveau rationnel / cerveau émotionnel.
Ils peuvent être dus à un stress émotionnel, vécu avant la grossesse (conditions de conception, harmonie du couple) ou pendant la grossesse (conflit entre les parents, avec la famille, au travail, deuil, problèmes médicaux, état émotionnel de la maman) à des conditions de naissance particulières comme l’utilisation de forceps, une césarienne, une urgence médicale, ou encore aux conditions d’allaitement et d’accueil de l’enfant. Plus on s’occupe tôt de ces séquelles pendant l’enfance, moins cela impactera l’adulte et ses réussites futures. Mais attention, les parents ne doivent pas penser que la destinée de leur enfant est essentiellement due à la grossesse. L’enfant a sa vie à vivre et cela va se manifester dans son comportement. Il ne faut pas se culpabiliser.
Quelle est la différence entre kinésiologie et psychothérapie ?
La psychothérapie utilise le psychisme et s’adresse au psychisme donc le mental principalement, et les émotions éventuellement. La kinésiologie utilise le corps, l’émotionnel, le mental et l’énergétique. Chez un enfant dont le mental n’est pas encore développé, la kinésiologie permet d’aller débusquer des stress engrammés dans ses cellules et dans son cerveau biologique inconscient.
Comment se passe une séance ?
Il y a tout d’abord la phase d’écoute des parents puis de l’enfant. Il faut porter une écoute bienveillante, être dans une démarche de compréhension. L’objectif est que chacun se sente compris. La kinésiologie est une aide, pas un jugement.
Ensuite, il y a l’utilisation du test musculaire qui permet de déterminer le ou les blocages : émotionnel, mental, physique, énergétique. Il peut se pratiquer sur tous les muscles du corps. On utilise souvent le test du bras parce qu’il est plus aisé pour le thérapeute comme pour le consultant.
Quand il y a une bonne tonicité du bras, c’est qu’il n’y a pas de stress. Si la tonicité est faible, il y a un stress. Le kinésiologue possède un panel de grilles (baromètre émotionnel, conflits biologiques, méridiens, etc.), qu’il va tester avec le bras de l’enfant.
Ensuite, le test date la survenue du stress : âge de la programmation, ancrage dans la généalogie éventuellement. Après avoir mis de la conscience et de la compréhension, le test permet d’identifier la ou les corrections à apporter. Là aussi, chaque kinésiologue possède sa « boîte à outils », des techniques empruntées aux médecines douces traditionnelles chinoises, ayurvédiques, des approches de libération des stress émotionnels, de la sophrologie.
La séance se déroule allongé. Certaines corrections se font assis ou debout, certaines nécessitent encore des mouvements codés. Il faut parfois accepter de ne pas tout comprendre mais juste observer les résultats. Pour cela il faut sortir de notre croyance de toute puissance mentale et cartésienne. Accepter qu’on ne sait pas tout par nos connaissances et notre intellect. Notre corps, nos cellules, eux, savent tout.
Combien de séances sont nécessaires ?
Parfois une seule séance suffit s’il n’y a qu’une seule cause au problème. En général, je conseille 3 séances pour un effet visible satisfaisant pour l’enfant. Je conseille 2 séances supplémentaires pour l’aider à consolider tout cela après s’être débarrassé de ce qui le gênait. Les séances sont en moyenne espacées de 3 semaines.
Quand peut-on recourir à la kinésiologie ?
Dès que nous sommes dans un projet d’enfant, dès la grossesse, lorsque il y a eu souffrance à la naissance, ou lors des premiers mois de vie de l’enfant dès lors qu’il existe des troubles d’apprentissage (retard dans l’acquisition du langage, difficultés de concentration, problèmes de motivation, dyslexie, chute des résultats scolaires, timidité pathologique, agressivité, problèmes dans la fratrie ou en collectivité, troubles de la coordination). On peut aussi faire la démarche lorsqu’il y a des soucis relationnels dans la famille. Enfin, en prévention, lorsqu’un enfant vit quelque chose de très stressant (conflit parental, deuil), et lors de la période de mal-être de l’adolescence.
Un message aux parents ?
Pas seulement aux parents, à tous les adultes. Ayons un regard aimant sur ces enfants en difficulté. Ils ne sont ni fautifs ni responsables, ils ont besoin d’être aidés. Et un enfant qui retrouve confiance et sérénité est une belle promesse d’avenir…
Propos recueillis par Caroline Paufichet.
Source : www.ewag.fr